“Brut de fût” vs “Pièce Unique”
Le « cask strength », qu’est-ce-que c’est ?
De nombreux Armagnacs, comme la plupart des spiritueux en général, sont dilués avec de l’eau distillée pour réduire artificiellement leur taux d’alcool pendant leur élevage et ainsi atteindre 40-45° à la vente.
Le « cask strength » est le fait de réduire la teneur en alcool sans rien faire, par la seule force de l’évaporation naturelle. Rien n’est ajouté. Et rien n’est enlevé. C’est le cas des millésimes La Flamme® et Pièces Uniques de Château Arton.
Au cours de leur élevage, nos Pièces Uniques développent une relation de symbiose avec le fût dans lequel elles reposent. Cette empreinte donne à l’eau-de-vie une saveur unique que nous cherchons à exalter.
Mais, comment est-ce possible ?
Lors du vieillissement de nos eaux-de-vie dans notre chai humide, l’eau de l’air qui pénètre naturellement dans le fût via la porosité du bois permet une dilution de nos Armagnacs.
Cette réduction naturelle (-0,5° d’alcool par an), sans intervention humaine, est subtile et douce, plus respectueuse des arômes.
Alors que la dilution naturelle de l’Armagnac est possible en à peine 10 ans car l’Armagnac sort de l’alambic armagnacais à 55° d’alcool, il faut 6 fois plus de temps au bas mot pour réduire naturellement un Cognac ou un Whisky, qui sortent de l’alambic charentais à 72° d’alcool. Les maîtres de chai sont contraints d’ajouter artificiellement de l’eau, un exercice périlleux si l’on ne veut pas “casser” la structure de l’alcool.
Le « Single Cask », qu’est-ce-que c’est ?
Le « Single Cask » est un Armagnac qui provient d’un seul et même fût, d’une seule et même année (ou millésime), et d’un seul et même cépage. Ce sont les Pièces Uniques de notre collection.Nous pouvons ainsi remonter l’histoire de chacune jusqu’à la parcelle qui a vu naître son raisin. C’est dans cet esprit que nous numérotons les barriques. La traçabilité est pour nous un gage d’excellence.
Nous avons fait le choix de distiller cépage par cépage pour que chaque fût accueille un cépage unique. Lors de l’élevage, chaque pièce est suivie de façon individuelle, goûtée régulièrement afin de sélectionner celles qui deviendront nos Pièces Uniques.
La barrique de transition entre les cépages, car il y en a une, entre dans la composition de La Réserve, notre assemblage signature.
Pourquoi le making-of d’un fût est-il essentiel ?
Parce que chaque barrique est faite à la main de façon artisanale, chacune a une « saveur » qui lui est propre. Le choix du bois, la durée et les conditions de son séchage et le type de chauffe (légère, moyenne ou forte) vont influer sur la couleur et le goût du bois que prendra l’Armagnac lors de son élevage. La barrique est vivante ! Elle transmet à l’eau-de-vie des arômes uniques.
Château Arton commence son élevage dans des barriques neuves de chêne pédonculé à chauffe forte réalisées par le maître tonnelier Gilles Bartholomo. Pendant 18 mois, l’eau-de-vie va prendre le goût et la couleur du bois. La coloration du jus et la prise des arômes sont rapides car le bois a été fortement chauffé. L’eau-de-vie est ensuite placée dans une barrique inerte – un fût plus âgé (3 ans+ d’utilisation) – où elle continue son vieillissement : c’est l’élevage pur. Seules la dilution naturelle de l’alcool et l’évaporation – la part des anges – sont en jeu. Si les tanins s’affinent, l’extraction du bois ne se fait plus.
La couleur de l’Armagnac
Chaque Armagnac a une couleur qui le caractérise. Variant du doré à l’ambre, elle raconte quelque chose de son processus d’élaboration. La coloration est liée à la durée que passe l’eau-de-vie dans un fût jeune (moins de 3 années d’utilisation), c’est-à-dire un fût « vivant » capable de transmettre les attributs (couleur et saveur) de son bois.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, une couleur très ambrée n’est pas forcément caractéristique d’un très long vieillissement. Un Armagnac jeune dans une barrique à chauffe forte peut être plus foncé qu’un Armagnac vieux dans une chauffe légère. C’est le cas de Château Arton. La couleur ne raconte pas une seule histoire !
Une seule certitude : plus l’eau-de-vie reste longtemps dans un bois vivant, plus le goût et la couleur du bois seront forts. Mais ce n’est pas nécessairement un gage de qualité.